Ceci s’explique par l’émergence de nouveaux matériels numériques (comme le montage à la volée, les serveurs vidéo, les réseaux d’échange à très grande vitesse, etc...) qui permettent de monter les émissions très rapidement avec
des effets graphiques de très bonne qualité sans nuire au rythme de l’émission.
Les diffusions en direct ont une qualité visuelle presque équivalent à celle obtenue par un montage suivi d’une diffusion reportée.
Certains dérapages ont conduit à introduire un différé suffisamment long pour permettre un contrôle à posteriori. On introduit alors un retard artificiel (contrôlé par des serveurs vidéo) de la diffusion ; l’opérateur en charge de la sélection des images peut, si une image à censurer apparaît, réagir pendant le temps de retard. On parle ici de quasi-direct.
La télévision chinoise est aussi une grande consommatrice de ce procédé. Les Jeux olympiques d’été de 2008 ont, par exemple, été retransmis avec un différé d’une dizaine de minutes, afin de pouvoir couper la transmission en cas de manifestations contestant le pouvoir en place à Pékin (le cas s’est effectivement produit lors de la cérémonie d’allumage de la flamme à Athènes, les téléspectateurs chinois n’ayant pas vu, contrairement au monde entier, la manifestation perturbatrice initiée par Reporters sans frontières).
En France, l’enregistrement est souvent choisi pour sécuriser l’animateur et/ou le producteur de l’émission, qui gardera ainsi le contrôle total de ce qui est dit, puisqu’il a la possibilité de couper au montage. Certaines émissions de la productrice française Catherine Barma (productrice de Thierry Ardisson ou Laurent Ruquier, par exemple) ont ainsi un ratio enregistrement/diffusion allant parfois jusqu’à 2, un enregistrement de 4 heures ne donnant lieu au final qu’à une émission de deux heures.
Dans le cas d’une émission enregistrée et montée, le produit final est donc au moins autant le résultat d’un parti-pris de montage que de ce qui est réellement dit sur le plateau par les intervenants.